Avertissement

Nous avons voulu, au travers de ces quelques exemples de gestion active de sites, montrer aux différents responsables des espaces naturels quelques possibilités d'intervention sur l'avifaune, notamment en ce qui concerne les oiseaux d'eau.

Le réseau d'espaces protégés français contient une telle diversité de biotopes qu'il serait impossible de les décrire tous et de proposer un acte de gestion sur chacun d'entre eux. Nous avons préféré, de beaucoup, laisser le choix au gestionnaire lui-même. Il pourra bien évidemment s'inspirer directement de l'étude de cas après avoir vérifié que le site répond à toutes les conditions décrites.

Mais, fort heureusement, il est beaucoup plus probable qu'il ne trouvera pas la recette de gestion adaptée à son objectif dans ce livret. Il pourra alors s'inspirer de la démarche suivante :
1.Définition de l'objectif de gestion
2.Quelles sont les différentes possibilités pour atteindre cet objectif ?
3.Choix d'un projet en fonction des conditions biologiques et/ou financières et/ou touristiques.

Il aura ainsi réalisé la véritable raison d'être de ce document qui à l'inverse des livres de receHes, ne fait qu'exposer au travers de cas précis, une méthode de raisonnement et dans le meilleur des cas des pistes de réalisation.

Ce livret ne traite pas des objectifs de gestion, définis en principe par le plan de gestion, document qui existera (on ne peut plus en douter) dans un avenir proche pour tous les espaces protégés. Il convient cependant de rappeler ici les contraintes nécessaires à la définition des objectifs avifaunistiques :

la biogéographie :
L'espèce recherchée fait-elle bien partie de l'avifaune "possible" du site ? Ou est-elle en limite d'aire d'hivernage ou de reproduction sur votre espace ? Bien évidemment, plus les populations sont importantes aux alentours du site, plus vous aurez la chance d'atteindre votre objectif.
Attention aux cartes de répartition des manuels de vulgarisation qui, bien souvent, sont imprécises et qui n'évoquent pas l'abondance de l'espèce.

• l'alimentation :
l'espèce recherchée pourra-t-elle se nourrir sur le site ?
Exemple : l'avocette, qui se nourrit essentiellement de Corophium. Tous les aménagements réalisés pour cet oiseau sont en réalité conçus pour attirer ces crustacés d'eau saumâtre.
Pourra-t-elle le faire toute l'année ? La quantité de nourriture sera-t-elle suffisante ou devra-t-elle utiliser d'autres espaces à proximité soumis à des pressions diverses ?

• la nidification :
Pour se reproduire, l'espèce doit souvent disposer d'habitats bien particuliers. Ce choix est parfois lié à la nourriture, parfois lié à la sécurité pendant l'incubation et l'élevage des jeunes et assez souvent à ces deux facteurs conjugués. Le site possède-t-il cet habitat si l'objectif est de faire reproduire l'espèce ?

Les caractéristiques du milieu orientent fortement les objectifs de gestion de l'avifaune

Enfin, ces contraintes biologiques sont à considérer également avec d'autres aspects :
- l'accueil du public :
A partir de quel moment, le public accueilli sur votre site aura t-il une influence négative sur l'avifaune ? Difficile d'y répondre car chaque réserve est un cas particulier.
- l'aspect financier :
L'objectif est-il compatible avec votre budget ?
Attention, il faut prendre en considération le temps que vous passerez pour la mise en oeuvre de votre projet.
En fonction de la nature du site, de l'éloignement par rapport au réseau routier, et de bien d'autres facteurs, le montant des travaux peut varier de façon trés importante d'un site à l'autre. Un simple contact avec une entreprise vous aidera à connaître de manière plus précise le coût des ouvrages envisagés.

Que ces quelques exemples puissent vous aider à lIIieux concevoir et réaliser votre espace protégé !